Le temps de réaction de Lucie était de 430 millisecondes lors de ce test de réaction simple. Es-tu plus rapide ?

Thorben Hülsdünker est professeur associé en neurosciences de la performance et en neurophysiologie du sport à l’International University of Health, Exercise and Sports (LUNEX). Il organise l’atelier « Exerbrain » pour les Researchers’ Days ensemble avec plusieurs collègues.

Qu’est-ce que les Researchers’ Days ?

Le samedi 26 novembre, la Rockhal se transformera en un gigantesque laboratoire de recherche. Dans plus de 30 ateliers pratiques, des chercheurs et des institutions te feront découvrir leur travail scientifique. Nous t’invitons chaleureusement à venir toucher, tester et expérimenter !

Quand ? Le 26 novembre de 10 à 19 h

Où ? À la Rockhal à Esch/Belval

Entrée ? C’est gratuit !

Qu'est-ce que le temps de réaction et comment peut-on le mesurer ?

« Le temps de réaction est le temps entre le moment où le cerveau reçoit un stimulus et le moment où on réagit par une action motrice », explique le professeur associé Thorben Hülsdünker. Au handball, ce serait par exemple le temps qui s’écoule entre le moment où le ballon quitte la main d’un adversaire et le début du mouvement du joueur. Les temps de réaction sont généralement testés à l’aide du test dit de réaction simple. Il s’agit d’appuyer sur des boutons le plus rapidement possible lorsqu'ils s'allument (photo ci-dessus).  

L’atelier « Exerbrain » te permet de mesurer le temps de réaction de ton cerveau et de tester toi-même la manière dont les athlètes professionnels entraînent leur cerveau pour pouvoir réagir plus rapidement.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Comment peut-on entraîner la rapidité de son cerveau avec des lunettes à obturation ?

« En nous entraînant, nous essayons de réduire le plus possible le temps de réaction, car les meilleurs athlètes sont ceux qui réagissent rapidement. Certains athlètes s’entraînent avec des lunettes à obturation. L’obscurcissement rapide des verres (comme un scintillement) dissimule des informations visuelles au cerveau. Les visiteurs auront également la possibilité de les essayer dans notre atelier », explique Thorben Hülsdünker.

« Le principe est similaire à celui de la musculation: En pratiquant la musculation, nous soumettons le muscle à une charge, à savoir les poids, pour améliorer peu à peu la force musculaire. Lorsqu’on entraîne son temps de réaction, les lunettes à obturation représentent la charge supplémentaire que nous imposons au cerveau. En diminuant le nombre d’informations visuelles, on rend la tâche plus complexe pour le cerveau. Des ajustements se produisent dans le système visuel en réaction, ce qui améliore le temps de réaction. »

Qu’est-ce qu’un bon temps de réaction ?

« Il n’y a pas de réponse unique à cette question », affirme Thorben Hülsdünker. « Le temps de réaction dépend toujours du stimulus. Et il en existe une infinité. Par ailleurs, le temps de réaction varie si les boutons ont des couleurs ou des intensités lumineuses différentes lors du test de réaction. Un autre exemple est la rapidité du stimulus. En effet, si une balle vole à toute vitesse dans notre direction, notre cerveau réagit plus rapidement qu’à des stimuli lents. »

Mais si l’on utilise le même test pour tester un grand nombre de personnes avec exactement le même stimulus, on peut comparer les participants entre eux. « Avec le test que nous mettons à disposition aux Researchers’ Days, un temps de réaction inférieur à 0,4 seconde peut être considéré comme relativement bon. »

Es-tu en mesure d’obtenir un temps de réponse inférieur à 0,4 seconde ? Découvre-le lors des Researchers’ Days !

Où les réactions rapides sont-elles importantes ?

« Un exemple classique est la circulation routière. Quand nous sommes dans la voiture et que nous voyons un piéton qui s’apprête à traverser la rue, nous devons réagir rapidement et freiner pour nous arrêter à temps », explique Thorben Hülsdünker.

« Sinon, bien sûr, dans le sport aussi. Dans presque tous les sports de balle ou de jeu, le temps de réaction d’un sportif revêt une grande importance. Les athlètes professionnels, en particulier ceux qui pratiquent des sports rapides comme le badminton, le ping-pong ou le tennis, ont en moyenne un temps de réaction plus rapide que les non-sportifs. »

Qu’est-ce qui peut influencer notre temps de réaction ?

De nombreux facteurs influencent notre temps de réaction, aussi bien ceux qui proviennent de notre environnement que des facteurs internes qui affectent notre corps.

L’âge peut par exemple être considéré comme un facteur interne : chez les personnes âgées de 20 à 30 ans, le temps de réaction est en moyenne le meilleur. Avec l’âge, le temps de réaction s'allonge, car les performances du cerveau diminuent progressivement. Chez les jeunes, le temps de réaction est plus long, car le cerveau n'est pas encore complètement développé. Mais selon Thorben Hülsdünker, le temps de réaction dépend toujours du fait si on l’entraîne ou non : « Nous avons mesuré le temps de réaction de pongistes d’élite âgés de 13 ans et l’avons comparé à celui de non-sportifs âgés de 23 ans. Les pongistes étaient plus rapides, même s’ils avaient dix ans de moins. »

Les facteurs environnementaux influencent aussi notre temps de réaction. Si l’on se trouve dans un environnement où des stimuli très rapides se produisent très souvent (par exemple, pendant le sport), le cerveau s’adapte et réagit  plus rapidement.

Le temps de réaction dépend aussi toujours du stimulus en lui-même. Par exemple, le cerveau réagit plus rapidement à un stimulus acoustique qu'à un stimulus visuel. « Même si nous percevons 80 % de notre environnement par notre système visuel, notre temps de réaction à de tels stimuli est en fait le plus lent. Les stimuli visuels doivent passer par de nombreuses étapes de transmission du signal avant d'arriver au bon endroit dans le cerveau. Ce n’est qu’à ce moment que le cerveau peut donner l’ordre de réagir », explique Thorben Hülsdünker.

Le temps de réaction diminue-t-il après la consommation d’alcool ?

« Oui, l’alcool inhibe la transmission des signaux dans notre cerveau, ce qui entraîne des retards dans notre réaction. C'est l'une des raisons pour lesquelles il est interdit de conduire sous l'emprise de l'alcool. On observe le même phénomène en cas de fatigue, d’épuisement cognitif et de stress physique. Tous ces facteurs affectent la transmission des signaux et donc notre temps de réaction. Notre cerveau est tout simplement plus lent après un devoir de mathématiques difficile ou un match de football, par exemple. »

 

Auteure : Lucie Zeches (FNR)
Éditeurs : Melanie Reuter (FNR), Michèle Weber (FNR)
Traduction : Nadia Taouil (t9n)

Lors des Researchers' Days, tu as la possibilité d'essayer plus de 30 ateliers interactifs. Voici un aperçu de tous les ateliers sur le thème de la santé et de la médecine :

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